Stabilité des encorbellements

1  Introduction

La stabilité des encorbellements, en particulier des corbeaux et des consoles, met en jeu à la fois des notions d’équilibre et de résistance. Adam en donne une description dans son livre La construction romaine : matériaux et techniques, qui résume en quelque lignes la simplicité apparente du problème :
Statiquement, l’encorbellement est constitué d’une pièce possédant une partie en appui et une partie en saillie, la première devant être suffisamment pesante pour éviter la bascule ; la seule précaution des constructeurs consiste donc à charger la partie en queue dont la longueur dont être supérieure à la saillie. Il convient également d’estimer empiriquement, les limites de résistance du matériau, afin de s’opposer par une épaisseur suffisante à sa rupture sous l’effet de la flexion.
Adam 1989 [1,p.179]
Un corbeau dont la queue n’est pas chargée ne peut avoir une saillie supérieure à la longueur de sa queue (voir l’article d’introduction aux encorbellements pour la définition de ces termes). Bien souvent, la saillie du corbeau est bien inférieure à la queue pour des questions de sécurité. Il existe de nombreuses méthodes différentes pour permettre l’augmentation de la saillie possible pour un encorbellement. La présentation du fonctionnement statique des encorbellements que nous aurons vu dans la première partie, permettra ensuite de mettre en avant les moyens particuliers employé par les constructeurs anciens pour assurer la stabilité des encorbellements. Nous relierons à chaque fois ces différentes pratiques au gain en équilibre ou en résistance correspondant. Nous verrons que ces dispositifs constructifs sont assez souvent invisibles pour l’observateur extérieur. Nous verrons enfin rapidement les méthodes qui étaient utilisées pour choisir les dimensions à donner aux corbeaux et consoles qui composent les encorbellements. Continuer la lecture de « Stabilité des encorbellements »

Planchers en bois anciens

1  Introduction

Les planchers ont été construits quasiment exclusivement en bois jusqu’au milieu du XIXe siècle. Les poutres métalliques, en fonte puis en fer puddlé, mettront longtemps pour s’imposer face aux planchers en bois, seulement dans la seconde moitié du XIXe siècle. Nous présentons dans cet article les principaux types de plancher qui ont été construits en France jusqu’au XIXe siècle.
Nous présentons dans cet article une classification des différents types de plancher en bois anciens, construits en France du Moyen-Age au XIXe siècle. Nous donnerons ensuite une description de quelques détails constructifs.
Nous verrons progressivement lors de cette présentation un certain nombre de termes techniques de la charpente. Dans le langage courant, le mot poutre est le terme utilisé génériquement pour désigner les éléments porteurs des planchers en bois. Les termes de plancher, plafond et parquet sont parfois confondus1. Le vocabulaire de la charpente est beaucoup plus détaillé. Suivant la position des poutres, ces dernières sont nommées : poutre maîtresse, solive et soliveau, lambourde et lierne, linçoir et chevêtre, etc. Les termes lambourde de plancher et lambourde de parquet ne désignent pas les mêmes pièces de bois. Chaque mot a donc son importance.
Pérouse de Montclos donne la définition suivante pour le terme plancher : un pan de charpente horizontal, séparant les étages d’un bâtiment et portant un sol. Sa surface inférieure, lorsqu’elle est dégagée et horizontale, se nomme plafond. (2007 [19,29.]). Le pan de charpente peut être appelé travure, et le sol porté par la travure est appelé l’aire. Le revêtement de sol (parquet, tomettes etc.) est mis en place sur l’aire, ou directement sur la travure lorsque l’aire n’existe pas.
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Les encorbellements en maçonnerie

1  Introduction

Les constructions en surplomb désignent les constructions en avant du parement extérieur des murs, comme les balcons, les corniches, les mâchicoulis etc. Elles étaient utilisés par les constructeurs anciens pour embellir l’édifice, fournir des fonctions annexes, comme les mâchicoulis pour la défense (Fig. 1), ou encore augmenter les surfaces utiles, dans le cas des quais et des ponts où l’espace est disponible pour la circulation est limité.
Mâchicoulis de la porte Guillaume, à Chartres
Fig 1: Mâchicoulis de la porte Guillaume, à Chartres
Construire en surplomb en maçonnerie est une entreprise difficile. Les trompes et pendentifs sont utilisées pour la construction des tourelles et des dômes. Nous nous intéresserons dans cet article à un autre système bien particulier : l’encorbellement. L’encorbellement est une forme particulière de ce que les ingénieurs appellent aujourd’hui le porte-à-faux. Continuer la lecture de « Les encorbellements en maçonnerie »