Corniches en encorbellement

1  Introduction

Les corniches sont un des éléments les plus communs de l’architecture. Pour les bâtiments prestigieux ou ordinaires, les corniches forment le couronnement des têtes de mur. Elles ont pour les murs à la fois un rôle d’ornement, et un rôle utilitaire en protégeant les murs contre les eaux pluviales. Leur caractéristique structurelle principale est leur saillie, qui est essentielle pour leur permettre d’assurer ces deux rôles.
L’histoire des corniches a fait l’objet d’articles d’encyclopédie, par Diderot et d’Alembert, Viollet-le-Duc, Planat etc. Ces articles sont consacrés principalement aux aspects ornementaux. Ils apportent cependant quelques informations utiles concernant la stabilité des corniches. Nous explorons dans cet article les corniches de différentes manières. Dans un premier temps, nous exposerons les informations qui peuvent être tirées des sources concernant l’histoire de l’architecture. Nous tracerons ainsi les grandes lignes de la construction et l’équilibre des corniches dans l’Antiquité, au Moyen-Age, et à la Renaissance. Nous verrons ensuite l’apparition des règlements qui imposent des dispositions constructives pour les corniches au XVIIIe et XIXe siècle, et leur transposition dans les cours et traités d’architecture. Nous verrons enfin quelques points particuliers concernant l’équilibre des corniches.
Plusieurs modes de présentation des corniches étaient possibles pour cet article : parcours chronologique des types de corniches, parcours chronologique des sources, parcours typologique etc. Nous avons privilégié un parcours chronologique des types de corniches, pour être le plus clair possible. Cependant cette présentation chronologique masque un fait essentiel. Les sources utilisées ici concernant les corniches de l’architecture antique jusqu’au début du XVIIIe siècle sont uniquement des sources postérieures au début du XVIIIe siècle.
Palais Strozzi à Florence avec corniche imposante avant 1908
Fig 2: Palais Strozzi à Florence, avec corniche imposante, avant 1908
d’après Grundriß der Kunstgeschichte / Wikimedia Commons
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Balcons en encorbellement

1  Introduction

Les premiers balcons en encorbellement construits à Paris datent du milieu du XVIIe siècle. Les informations concernant la structure des balcons antérieurs au XIXe siècle sont relativement peu nombreuses1. En effet, la plupart du temps les études concernant les balcons s’intéressent aux gardes corps en ferronnerie des balcons, souvent au détour d’études plus vastes sur l’histoire de l’architecture (e.g. Babelon 1974 [1] et 1975 [2]), et parfois spécifiquement (Gérard 1999 [19]). De manière générale, le caractère décoratif des balcons éclipse les aspects structuraux de ces derniers.
Nous commencerons cet article en présentant l’apparition des balcons au XVIIe siècle en France. Nous verrons ensuite la typologie des balcons du point de vue structurel, en présentant les différentes formes qui composent le balcon, et leur influence sur la stabilité de ce dernier.
Nous considérons dans cet article les balcons en encorbellement principalement. Nous verrons cependant également les balcons à consoles en fer forgé dans la première partie concernant l’apparition des balcons en France. Les balcons avec consoles en fer forgé sont en effet des construction en surplomb, mais ils ne correspondent pas à des structures en encorbellement. Continuer la lecture de « Balcons en encorbellement »

Stabilité des encorbellements

1  Introduction

La stabilité des encorbellements, en particulier des corbeaux et des consoles, met en jeu à la fois des notions d’équilibre et de résistance. Adam en donne une description dans son livre La construction romaine : matériaux et techniques, qui résume en quelque lignes la simplicité apparente du problème :
Statiquement, l’encorbellement est constitué d’une pièce possédant une partie en appui et une partie en saillie, la première devant être suffisamment pesante pour éviter la bascule ; la seule précaution des constructeurs consiste donc à charger la partie en queue dont la longueur dont être supérieure à la saillie. Il convient également d’estimer empiriquement, les limites de résistance du matériau, afin de s’opposer par une épaisseur suffisante à sa rupture sous l’effet de la flexion.
Adam 1989 [1,p.179]
Un corbeau dont la queue n’est pas chargée ne peut avoir une saillie supérieure à la longueur de sa queue (voir l’article d’introduction aux encorbellements pour la définition de ces termes). Bien souvent, la saillie du corbeau est bien inférieure à la queue pour des questions de sécurité. Il existe de nombreuses méthodes différentes pour permettre l’augmentation de la saillie possible pour un encorbellement. La présentation du fonctionnement statique des encorbellements que nous aurons vu dans la première partie, permettra ensuite de mettre en avant les moyens particuliers employé par les constructeurs anciens pour assurer la stabilité des encorbellements. Nous relierons à chaque fois ces différentes pratiques au gain en équilibre ou en résistance correspondant. Nous verrons que ces dispositifs constructifs sont assez souvent invisibles pour l’observateur extérieur. Nous verrons enfin rapidement les méthodes qui étaient utilisées pour choisir les dimensions à donner aux corbeaux et consoles qui composent les encorbellements. Continuer la lecture de « Stabilité des encorbellements »

Les encorbellements en maçonnerie

1  Introduction

Les constructions en surplomb désignent les constructions en avant du parement extérieur des murs, comme les balcons, les corniches, les mâchicoulis etc. Elles étaient utilisés par les constructeurs anciens pour embellir l’édifice, fournir des fonctions annexes, comme les mâchicoulis pour la défense (Fig. 1), ou encore augmenter les surfaces utiles, dans le cas des quais et des ponts où l’espace est disponible pour la circulation est limité.
Mâchicoulis de la porte Guillaume, à Chartres
Fig 1: Mâchicoulis de la porte Guillaume, à Chartres
Construire en surplomb en maçonnerie est une entreprise difficile. Les trompes et pendentifs sont utilisées pour la construction des tourelles et des dômes. Nous nous intéresserons dans cet article à un autre système bien particulier : l’encorbellement. L’encorbellement est une forme particulière de ce que les ingénieurs appellent aujourd’hui le porte-à-faux. Continuer la lecture de « Les encorbellements en maçonnerie »